lundi

La réalité bouleversée.

Un plongeoir. Tout miroite dessous.
Sur les bords de la piscine, des canettes de bière font des abdos siliconés, des poules caquettent avec du rouge à lèvres mais elles oublient de pondre. Un enfant lisse sa moustache en discutant avec un Chanel Vintage. Tout ça forme un nuage de petits points agités comme des pixels en liberté. Ici, il fait déjà nuit, malgré le soleil qui brûle ma peau.

Dans l’eau, des traders se font la guerre des “bien cordialement” en pied de page. J’échappe de justesse à une rafale de licenciements “pour cause économique” et suis happé dans un long couloir de publicité. C’est doux comme une Bonne Maman, et je me sens mieux parce qu’on me dit qu’avec cette voiture faite de la matière des rêves, je vais pouvoir “décrocher la lune”. Mais je panique : je ne sais ABSOLUMENT PAS respirer dans l’espace, et dans la publicité ils ne disent pas comment il faut faire. Personne ne dit jamais comment il faut faire d’ailleurs : c’est suffoquant. Tout peut d’un instant à l’autre redevenir atrocement vrai.

Depuis quelques temps déjà, les choses se sont mises à mentir.
Comme ce plongeoir d’où je ne plongerai pas.

Bienvenue dans la réalité bouleversée : celle qui met des dessus oniriques à des dessous parfois indécents. La réalité bouleversée où je me réfugie est bouleversante, comme ces quelques beaux exemples de doux initiateurs :
• celle d’Audoin Desforges, accrochée sur cette page
• celle d’Erik Johansson,
• celle de Magdalena Bors,
• celle de Terry Border.

Et pour l'accompagner, un morceau from Mars (ou de Transylvanie, c'est à côté)
Crookers - Transilvania (feat. Steed Lord) by tylersnotemo

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